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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armee

Military Subjects: Battles & Campaigns

 

Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée

Bataille d’Eylau

A la pointe du jour, l’ennemi commença l’attaque par une vive canonnade sur la ville d’Eylau et sur la division Saint Hilaire.

L’Empereur se porta à la position de l’église que l’ennemi avait tant défendue la veille.  Il fit avancer le corps du maréchal Augereau, et fit canonner le monticule par quarante pièces d’artillerie de sa garde, Une épouvantable canonnade s’engagea de part et d’autre.

L’armée russe rangée en colonnes, était à demi-portée de canon; tout coup frappait.  Il parut un moment, aux mouvemens de l’ennemi, qu’impatienté de tant souffrir, il voulait déborder notre gauche.  Au même moment, les tirailleurs du maréchal Davoust se firent entendre, et arrivèrent sur les derrières de l’armée ennemie; le corps du maréchal Augereau déboucha en de l’ennemi, et, partageant ainsi son attention, l’empêcher de se porter tout entier contre le corps du maréchal Davoust.  La division Saint-Hilaire déboucha sur la droite, l’une et l’autre devant manoeuvrer pour se réunir au maréchal Davoust: à peine le corps du maréchal Augereau et la division Saint-Hilaire eurent-ils débouché, qu’une neige épaisse, et telle qu’on ne distinguait pas à deux pas, couvrit les deux armées.

Dans cette obscurité, le point de direction fut perdu, et les colonnes, s’appuyant trop à gauche, flottèrent incertaine.  Cette desolante obscurité dura une demi-heure.  Le tems s’étant éclairci, le grand-duc de Berg, à la tête de sa cavalerie, et soutenu par le maréchal Bessières à la tête de la garde tourna la division Saint-Hilaire, et tomba sur l’armée ennemie: manoeuvre audacieuse, s’il en fut jamais, qui couvrit de gloire la cavalerie, et qui était devenue nécessaire dans la circonstance où se trouvaient nos colonnes.  La cavalerie ennemie, qui voulut s’opposer à cette manoeuvre, fut culbutée; le massacre fut horrible.  Deux lignes d’infanterie russe furent rompues; la troisième ne résista qu’en s’adossant à un bois.  Des escadrons de la garde traversèrent deux fois toute l’armée ennemie.

Cette charge brillante et inouie qui avait culbuté plus de 20 mille hommes d’infanterie, et les avait obligés à abandonner leurs pièces, aurait décidé sur-le-champ la victoire sans le bois et quelques difficultés de terrein.  Le général de division d’Hautpoult fut blessé d’un biscayen.  Le général Dalhmann, commandant les chasseurs de la garde, et un bon nombre de ses intrépides soldats moururent avec gloire.  Mais le 100 dragons, cuirassiers ou soldats de la garde que l’on trouva sur le champ de bataille, on les y trouva environnés de plus de mille cadavres ennemis.  Cette partie du champ de bataille fait horreur à voir.  Pendant ce tems, le corps du maréchal Davoust débouchait derrière l’ennemi.  La neige, qui plusieurs fois dans la journée obscurcit le tems, retarda aussi sa march et l’ensemble de ses colonnes.

Le mal de l’ennemi est immense, celui que nous avons éprouvé est considérable.  Trois cents bouches à feu ont vomi la mort de part et d’autre pendant douze heures.  La victoire, long-tems incertaine, fut décidée et gagnée lorsque le maréchal Davoust déboucha sur le plateau et déborda l’ennemi, qui, après avoir fait de vains efforts pour le prendre, battit en retraite.  Au même moment, le corps du maréchal Ney débouchait par Altorff sur la gauche, et poussait devant lui le reste de la colonne prussienne échappée au combat de Deppen.  Il vint se placer le soir au village de Schnaditten; et par-là l’ennemi se trouva tellement serré entre les corps des maréchaux Ney et Davoust, que craignant de voir son arrière-garde compromise, il résolut, à 8 heures du soir, de reprendre le village de Schendaditten.  Plusieurs bataillons de grenadiers russes, les seuls qui n’eussent pas donné, se présentèrent à ce village; mais le 6e. régiment d’infanterie légère les laissa approcher à bout portant et le mit dans une entière déroute.  Le lendemain l’ennemi a été poursuivi jusqu’à la rivière de Frischling.  Il se retire au delà de la Prégel.  Il a abandonné sur le champ de bataille seize pièces de canon et ses blessés.  Toutes les maisons des villages qu’il a parcourus la nuit, en sont remplies.

Le maréchal Augereau a été blessé d’une balle.  Les généraux Desjardins, Heudelet, Lochet, ont été blessés.  Le général Corbineau a été enlevé par un boulet.  Le colonel Lacuée, du 63e., et le colonel Lemarois, du 43e., ont été tués par des boulets.  Le colonel Bouvières, du 11e. régiment de dragons, n’a pas survécu à ses blessures.  Tous sont morts avec gloire.  Notre perte se monte exactement à 1900 morts et à 5700 blessés, parmi lesquels un millier qui le sont grièvement, seront hors de service.  Tous les morts ont été enterrés dans la journée du 10.  On a compté sur le champ de bataille 7 mille russes.

Ainsi l’expédition offensive de l’ennemi, qui avait pour but de se porter sur Thorn en débordant la gauche de la Grande-Armée, lui a été funeste.  Douze à quinze mille prisonniers, autant d’hommes hors de combat, dix-huit drapeaux, quarante-cinq pièces de canon sont les trophées trop chèrement payés sans doute par le sang de tant de braves.

De petites contratiétes de tems, qui auraient paru légères dans toute autre circonstances, ont beaucoup contrarié les combinaisons du général français.  Notre cavalerie et notre artillerie ont fait des merveilles.  La garde à cheval s’est surpassé, c’est beaucoup dire.  La garde à pied a été toute la journée l’armeau bras, sous le feu d’une épouvantable mitraille, sans tirer un coup de fusil, ni faire aucun mouvement.  Les circonstances n’ont point été telles qu’elle ait dû donner.  La blessure du maréchal Augereau a été aussi un accident défavorable, en laissant, pendant le plus fort de la mêlée, son corps d’armée sans chef capable de le diriger.

Ce récit est l’idée générale de la bataille.  Il s’est passé des faits qui honorent le soldat Francais: l’était-major s’occupe de les recueillir.

La consommation en munition à canon a été considérable; elle a été beaucoup moindre en munitions d’infanterie.

L’aigle d’un des bataillons du 18e. régiment ne s’est pas retrouvée; elle est probablement tombée entre les mains de l’ennemi.  On ne peut en faire un reproche à ce régiment; c’est, dans la position où il se trouvait, un accident de guerre; tout fois l’Empereur lui en rendra un autre, lorsqu’il aura pris un drapeau à l’ennemi.

Cette expédition est terminée, l’ennemi battu est rejeté à cent lieues de la Vistule.  L’armée va reprendre ses cantonnemens, et rentrer dan ses quartiers-d’hiver.

FIN DE PREMIER VOLUME.

 

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