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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armee

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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée

Lettre de Talleyrand à Lauderdale sur le souhait de Napoleon pour continuer les négociations : 18 septembre 1806

No XXXII. – Copie d’une note adressée à lord Lauderdale par S. Exc. le ministre des relations extérieures, le 18 septembre 1806.

Le soussigné ministre des relations extérieures a mis sous le yeux de S. M. l’Empereur, roi d’Italie, la note que S. Exc. milord comte Lauderdale, ministre plénipotentiaire de S. M. britannique lui a fait l’honneur de lui adresser le 13 de ce mois.

S. M. l’Empereur et roi voit avec peine que la négociation semble prendre chaque jour une direction rétrograde, et elle peut difficilement s’expliquer à quel but desire arriver le gouvernement anglais.

D’abord on a mis en avant, comme règles convenues, et l’on a voulu faire reconnaître des formes surannées, dont le texte et le fonds n’avaient jamais été admis ni même discutés par le Gouvernement français, et lorsque cette difficulté a paru écartée, et que MM. les plénipotentiaires français ont fait pressentir des sacrifices qui constatent de plus les dispositions de leur Gouvernement pour la paix, on revient à des points antérieurs à la négociation, et l’on reproduit une question qui trois fois avait été décidée; d’abord par les pouvoirs donnés à M. d’Oubril, et dont MM. les plénipotentiaires de S. M. britannique ont eu connaissance depuis; par les pouvoirs que l’Angleterre avait donnés à milord comte d’Yarmouth, et enfin pour la troisième fois par ceux de milord comte de Lauderdale.  Il était, ce semble, permis de penser qu’une discusion terminée avant les premières conférences de MM les négociateurs et décidée même par le fait seul de leur négociation, ne se représentait plus.

Toutefois S. M. l’Empereur, voulant donner une nouvelle preuve de les constantes dispositions pour le rétablissement de la paix, adhere à la proposition suivante: “Que les négociations entre la France et l’Angleterre continueront, et que le ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de la Grande-Bretagne pourra introduire dans le traité, soit comme article secret, soit dans toute autre forme qui remplirait le même but, tout ce qu’il croira utile pour concilier les différens qui existent entre la France et la Russie, et pour la faire participer aux bienfaits de la paix, bien entendu qu’on n’admettra que des propositions respectivement honorables, et ne portant aucune atteinte à la puissance réelle, à la dignité des deux Empires, et qu’on ne verra plus reproduire les propositions étrangéres que M. de Novoziltzoff avait eu à faire de la part de la Russie et qui ayant signalé l’origine d’une coalition vaincue et confondue dès sa naissance, doivent être oubliées avec elle.  Il est des propositions qui n’étant que le résultat d’une aveugle confiance et d’une espèce d’enivrement, et n’étant fondées ni sur la force réelle des Etats, ni sur leur situation géographique, sont privées de tout caractère pacifique, et portent avec elles leurs réprobation.

La France ne doit abandonner ni les intérêts de l’Empire ottoman, ni une position qui la mette à portée de soutenir cet Empire contre les aggressions dont la Russie le menace overtement; mais tous ces objets destinés à entrer dans les dispositions du traité, devant être réservés pour la discussion, le soussigné ne cherchera pas à anticiper sur les résultats qu’elle doit avoir.

Si, depuis les changemens  survenus dans le cabinet de S. M. britannique, on continue en Angleterre à vouloir la paix, la paix peut se faire et se faire promptement.  L’Empereur ne s’arrêtera point à quelques sacrifices pour l’accélérer et la rendre durable; mais si les dispositions pour la paix avaient changé à Londres, si les vues sages et libérales, développées dans les premières communications qui ont eu lieu avec l’illustre ministre que regrettent les deux nations, ne prévalaient plus, une discussion vague, des prétentions immodérées et des propositions ambigues s’écartant du ton de la franchise et de noblesse nécessaire pour conduire à un rapprochement véritable, ne feraient qu’aigrir davantage, et seraient indignes des deux peuples.

La France ne prétènd donner la loi ni à la Russie ni à l’Angleterre; mais elle ne veut la recevoir ni de l’Angleterre ni de la Russie.  Que les conditions soient égales, justes, modérées, la paix est faite; mais si l’on se montre impérieux, exagéré, si on affecte la suprématie, si enfin on veut dicter la paix, l’Empereur et le peuple français ne releveront pas même ces propositions.  Confians en eux-mêmes, ils diront ce qu’un ancien peuple répondit à ses ennemis: “Vous demandez nos armes, venez les prendre.”

Le soussigné a l’honneur de renouveller, etc.

Signé, CH. M. TALLEYRAND, Prince de Bénévent.

 

 

 

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