Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée
La réponse de Fox à la lettre de Tallyrand de 5 mars 1806: 26 mars 1806.
Downing Street
No. III. – Monsieur, L’avis que votre Excellence m’a donné des dispositions pacifiques de votre gouvernement, m’a induit à fixer particuliérement t l’attention du roi sure cette partie de la lettre de votre Excellence.
Sa Majesté a déclaré plus d’une fois à son parlement son désir sincère d’embrasser la première occasion de rétablir la paix sur des bases solides, qui pourront se concilier avec les intérêts et la sûreté permanente de son peuple.
Ses dispositions sont toujours pacifiques; mais c’est à une paix sûre et durable que S.M. vise, non à une trève jucertaine et par-là même inquiétante, tant pour les parti s ceutractantes que pour le reste de l’Europe.
Quand aux stipulations du traité d’Amiens qui pourraient être proposées come bases de la négociation, on a remarqué que certe phrase peut-être interprêtée de trois ou quatre différentes manières, et que par conséquent des explications ultérieures seraient nécessaires, ce qui ne manquerait pas de causer un grand délai, quand même il n’y aurait pas d’autres objections.
La véritable base d’une telle négociation entre deux gaandes [sic] puissances qui dédaignent également toute idée de chicane, devrait être une reconnaissance réciproque de part et d’autre du principe suivant, savoir que les deux parties auraient pour objet que la paix soit honorable pour toutes les deux et leurs allies respectifs, et en même tems de nature à assurer, autant qu’il est en leur pouvoir, le repos futur de l’Europe.
L’Angleterre ne peut négliger les intérêts d’aucun de ses alliés, et elle se trouve unie à la Russie par des liens si étroits, qu’elle ne voudrait rien traiter, bien moins conclure que de concert avec l’empereur Alexandre; mais en attendant l’intervention actuelle d’un plénipopotentiaire russe, on pourrait toujours discuter et même arranger provisoirement quelques-uns des points principaux.
Il pourrait sembler que la Russie, à cause de sa position éloignée, ait moins d’intérêts immédiats que les autres puissances à discuter avec la France; mais cette cour, à tous égards si respectable, s’intéresse, comme l’Angleterre, vivement à tout ce qui regarde le sort plus ou moins indépendant des différens princes et Etats de l’Europe.
Vous voyez, Monsieur, comme on est disposé ici d’applanir toutes les difficultés qui pourront retarder la discussion dont il s’agit. Ce n’est pas assurément qu’avec les ressources que nous avons, nous avions à craindre, pour ce qui nous regarde, la continuation de la guerre. La nation anglaise est, de toute l’Europe, celle qui souffre le moins de sa durée, mais nous n’en plaignons pas moins les maux d’autrui.
Faisons dont ce que nous pouvons pour les finir, et tâchons, s’il se peut, de concilier les intérêts respectifs et la gloire des deux pays avec la tranquillité de l’Europe et la félicité du genre humain.
J’ai l’honneur d’être avec la plus haute considération, Monsieur, de votre Excellence, le trés-humble et très serviteur, Signé C.T. Fox.
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