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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armee

Military Subjects: Battles & Campaigns

 

Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée

Rapport de Talleyand à Napoleon sur Prusse: 6 Octobre 1806

Second rapport adressé à S. M. l’Empereur et Roi par le ministre des relations extérieures, le 6 octobre 1806.

Sire,

Lorsque, dans le rapport que j’eus, il y a peu de jours, l’honneur d’adresser à V. M., j’établissais que si la Prusse avait quelque raison d’intérêt personnel qui la portát à faire la guerre, ce ne pouvait être que le désir d’asservir la Saxe et les villes anséatiques; j’étais loin de prévoir qu’elle osât jamais avouer un tel motif.  C’est néanmoins un aveu qu’elle n’a pas craint de faire et de consigner dans une note que M. de Knobelsdorf m’à envoyée de Metz, et que j’ai l’honneur d’adresser à V. M.

Des trois demandes que renferme cette note, la première et la troisième ne sont faites que pour déguiser, s’il est possible, qu’on n’attache d’importance réelle qu’à la seconde.

La Prusse, après avoir vu d’un oeil tranquille les armée françaises en Allemagne pendant un an, n’a pu s’alarmer de leur présence, lorsque leur nombre était diminué, qu’elles étaient dispersées par petits corps, dans des cantonnemens éloignes, lors surtout que V. M. avait solennellement annoncée qu’elle retourneraient eu France aussitôt que les affaires du Cattaro, cause de la prolongation de leur séjour en Allemagne, auraient été reglées par un accord fait avec l’Autriche, et que déjà l’ordre pour leur retour était donné.

La Prusse, qui parle d’une négociation pour fixer tous les intérêts en litige, sait bien qu’il n’y a point d’intérêt quelconque en litige entre les deux Etats : la discussion amiable qui doit dixer définitivement le sort des abbayes d’Essen et de Werden, n’a point été différée par aucune lenteur du cabinet français.  Les troupes françaises ont évacué ces territoires, que le grand-duc de Berg avait fait occuper, dans la persuasion intime où des documens nombreux avaient dû le mettre; qu’ils faisaient partie du duche de Clèves, et qu’ils avaient été compris dans la cession de ce duché.

Ainsi les demandes de la Prusse sur ces divers points et d’autres de même nature, et les prétendus griefs qu’elle semble indique, n’offre point la véritable pensée du cabinet de Berlin.  Il ne la révèle, il ne laisse échapper son secret que lorsqu’il demande qu’il ne soit plus mis, de la part de la France, aucun obstacle quelconque à la formation de la ligne du Nord, qui embrassera sans aucune exception, tous les Etats non nommé dans l’acte fondamental de la confédération du Rhin.

Ainsi, pour satisfaire l’ambition la plus injuste, la Prusse consent à rompre les liens qui l’unissaient à la France, à appeler de nouvelles calamités sur le continent, dont V. M. voulait cicatriser les plaies et assurer la tranquillité, à provoquer un allié fidele, à le mettre dans la cruelle nécessité de repousser la force par la force, et d’arracher encore son armée au repos dont il aspirait à faire jouir après tant de fatigues et de triomphes.

Je le dis avec douleur, je perds l’espoir que la paix puisse être conservée, du moment qu’on la fait dépendre de conditions que l’équité repoussé et que l’honneur repoussé également, proposées, comme elles le sont, avec un ton et des formes que le peuple français n’endura dans aucun tems et de la part d’aucune puissance, et qu’il peut moins que jamais endurer sous le règne de V. M.

Signé CH. MAUR. TALLEYRAND, prince de Bénévent.

 

 

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