Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée
Lettres qui ont été interceptées par les francais
Ci-joint différentes lettres qui ont été interceptées.
M. Hoch à M. Pachner, à Brun.
Hambourg, 28 octobre.
Les événemens acutels causent au commence une stagnation absolue. Le cours de postes est interrompu, et on ne peut rien faire passer. Cette situation des choses nous cause le plus grand tort. Comme la communication directe est interrompue, j’achemine cette lettre par Stettin; j’espère qu’elle vous arrivera sûrement. Que Dieu nous donne paix et tranquillité; sans cela nous sommes tous ruinés.
M. Strans Rhans, à Stettin.
Londres, le 17 octobre.
L’envoyé de Prusse est de retour ici, et tous les différends entre sa cour et celle-ci paraissent applanis. L’ordre a été donné de ne plus prendre de bâtimens prussiens.
A M. Stolle, à Stettin.
Londres, le 21 octobre.
L’amirauté a condamné vos deux bâtimens, la Marguerite et l’Orion. Nous en joignons ici le procès-verbal; mais nous nous flattons que les différends entre votre cour et la nôtre ne tarderont pas à être applanis, comme tout semble annoncer et comme on le dit ici GEO DORICA et Comp.
A M. Pizochki, à Stettin.
Londres, le 18 octobre.
Les négociations avec la France paraissent tout-à-fait rompues. Lord Lauderdale est en route. Cela fait un grand effet dans le commerce. S. PETTA, MOLLING.
A M. Reffelman, à Stettin.
Londres, le 10 octobre.
Les postes de Hambourg nous parlent des préparatifs de guerre du Continent, du départ de l’Empereur de France et du roi de Prusse pour leurs armées repsectives. On ne connait point les motifs de différent entre ces deux cours, et on espère en conséquence que l’épée ne sera pas tirée, et qu’une paix générale pourrait être le résultat des préparatifs actuels. La nouvelle télégraphique du retour de lord Lauderdale, a fait tomber les effets de 4 pour 100; cela prouve qu’on s’attendait à un résultat plus satisfaisant du séjour de lord Lauderdale à Paris.
Notre ministère se conduit, dans la circonstance actuelle, avec beaucoup de circonspection; car quoique lord Morpeth ait été envoyé à Berlin, et que l’on assure que le baron de Jacobi soit en route pour ici, il n’a encore été donné aucun ordre pour suspendre la prise des bâtimens prussiens et pappenbourgeois; seulement tous ceux pris postérieurement au 24 septembre doivent être soigneusement gardes jusqu’à ce que le roi ait fait connaître ses intentions sur leur condamnation ou restitution.
De toutes manières, nous souffrons de la crise actuelle, et la paix générale peut seule rendre au commerce toute son activité. Toutes nos correspondence avec l’Allemagne confirment cette opinion et les justes inquiétudes que donne la situation actuelle des choses; car, sans aucun doute, ces nouveaux combat seront sanglans et destructeurs.
SIMÉON et Ce.
A M. D. Schultz, à Stettin.
Londres, le 17 octobre.
Nous apprenons le parti qu’a pris la Prusse. On est curieux de connaitre les motifs qui l’y ont déterminée. Les choses prennent une tournure qui annonce une heureuse fin. Nous la souhaitons.
MINHOL et Ce.
A M le sénateur OEgler, à Stettin.
Plymouth, le 14 octobre 1806.
Nous avions espéré que le retour de M. de Jacobi, dont on parlait, apporterait quelques changemens à notre sort, et que, dans les circonstances actuelles, l’amirauté se relâcherait en notre faveur; mais nos bâtimens ont été impitoyablement condamnés, et ils seront vendus demain.
A M. Ingelbrecht, à Stettin.
Liverpool, le 22 octobre.
Je vous annonce la fâcheuse nouvelle que votre bâtiment, la Héro, a été condamné et vendu cet après-midi, à deux heures. Je me suis vainement adressé à votre ministre Jacobi à Londres; mais il dit lui-même qu’il réclamerait en vain, et ne peut rien obtenir.
CH. PLATON.
A M. Inbelbrecht, à Stettin.
Liverpool, le 18 octobre.
Je suis révolté de la conduite des Anglais envers nous, surtout dans un moment où tout semble annoncer que les différends sont levés, puisque notre ministre Jacobi est arrivé à Londres. On dirait que la justice est exilée du monde; cependant que dire? Les Anglais se sont toujours nourris de pillage, et ils seront des pirates et des voleurs tant que le monde durera. On veut cependant nous faire entendre ici que le gouvernement nous dédommagera; mais il faudrait être bien sot pour le croire; la justice l’exigerait, mais puisque notre gouvernement tolère cette conduite, les Anglais n’en changeront pas, et nous serons réduit à la mendicité. A présent que ces voleurs ont tout ce qu’ils voulaient de nous, ils prisent beaucoup notre roi, mais c’est parce qu’il marche contre la France; et dans cette circonstance, comme dans celle que nous déplorons, c’est nous qui y perdrons le plus. Tous les malheurs nous arrivent à-la-fois. FRÉDÉRIC FLATON.
A M. Leba Schlekler.
Minden, le 21 octobre.
Nous attendons à chaque instant les troupes françaises. Mon corps n’a pas passé par ici, mais par le Weser. Les Français sont aussi près de Minden que de Berlin. Tout est perdu.
Minden, 24 octobre.
Deux mille Français sont entrés à Munster, ils peuvent être demain ici. Leur marche et leur entrée en ville s’est faite avec le plus grande ordre. SCHLEKLER.
A Ch. L. Wisman, à Stettin.
Hambourg, le 28 octobre.
Les postes de Prusse, de Russie et de Silésie ont manqué hier. Magdebourg est bloqué, et pas suffisamment approvisionné. Le reste de l’armée battue cherche à se retirer sur l’Oder, sous les ordres de Hohenlohe. Combien de malheurs ont accablé l’Allemagne depuis la première occupation du Hanovre par les Français! CARLE ANTON LORENT.
Dans un paquet l’adresse du comte de Schullenbourg Keknert on a trouvé, avec un Moniteur du 20 octobre, une gazette hollandaise du 24, une déclaration en anglais du 21 octobre, et une petite note en allemand, dont voici la traduciiont.
28 octobre 1806.
S. A. S. le duc de Brunswick est arrivé aujourd’hui à Altona, où il a consulté le professeur Unzer pour ses yeux. Les communications étant fermées je joins ici quelques imprimés.”
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