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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armee

Military Subjects: Battles & Campaigns

 

Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée

Dépêche interceptée de M. de Duben au roi de Suède: 15 octobre 1806.

Dépêche interceptée de M. de Duben au roi de Suède. datée. Vienne, 15 octobre 1806.

TRADUCTION.

Des nouvelles arrivées depuis quelques jours de Cattaro, et qui semblent être authentiques, disent que, le 22 septembre, les Français ont essuyé un échec considérable, et que les Russes et les Monténégrins leur ont tué beaucoup de monde et pris 18 pièces de canon.(1)   La vérité de tout ceci est à-peu-près avouée par l’ambassade française à cette cour, qui ajoute seulement que les canons ne sont pas tombés entre les mains de l’ennemi, mais que les Français, voyant qu’il leur était impossible de les sauver, les avaient jetés à la mer.  Il paraît que, pour le moment, Bonaparte a abandonné tout espoir de faire des progrès dans la Dalmatie,(2) et on sait, avec assez de certitude, que toutes ses forces dans ce pays se réduisent à 6 ou 7,000 hommes,(3) depuis qu’un corps a été détaché de nouveau pour aller renforcer l’armée de Massena en Italie, laquelle, suivant tous les renseignemens, se trouve dans un état pitoyable; de sorte que si Bonaparte n’est pas en état d’y envoyer bientôt un renfort considérable, tout le royaume de Naples sera peut-être sous peu évacué par les Français.(4)   Aussi parle-t-on d’un plan concerté par Joseph Bonaparte et Massena de se retirer sur les frontières de États du Pape,(5) d’y concentrer leurs forces, et attendre des secours.  En général, la situation des Français par tout l’Italie est très-critique, et si l’on a des succès en Allemagne, la révolté gagnera de la Calabre jusqu’aux Alpes.(6)

Bonaparte a bien voulu introduire la conscription dans les Etats venitiens nouvellement usurpés; mais il n’y a pas réussir, et un détachement de gendarmerie qu’on y avait envoyé pour faciliter les opérations, a été massacre.  Cet événement, arrivé tout récemment, n’est pas connu du public, parce qu’on le cache avec tout le soin possible; mais je sais, d’un côté sûr, qu’il est authentique.(7)

L’ambassade française à cette cour a cherché de nouveau à répandre des bruits sur un arrangement amical entre France et la Prusse.  L’absence de toutes nouvelles du théâtre de la guerre, nous prive de tous les moyens de réfuter ces bruits, qui au reste ne sont pas généralement crus, et on espère apprendre à tout instant les premières nouvelles, du commencement des hostilités.(8)   Ce que l’on sait sur la position des armées, c’est qu’un corps français est entré dans le pays de Bayreuth sans aucune résistance de la part des Prussiens, qui avaient évacuée cette province, afin de se concentrer sur les frontières de la Saxe.

Des lettres particulières de Hanovre assurent que le général Ruchel a enlevé un transport de mille chevaux venant du Holstein, pour être délivrés aux fournisseurs de l’armée française.

On assure que le consentement de l’électeur de Wurtzbourg de se joindre à la confédération du Rhin, lui a été arraché de cette manière : à son arrivée à Wurtzbourg, Bonaparte commençait par l’assurance que le ministre de l’électeur à Paris avait déjà signé le projet qu’on lui avait présenté à cet égard, et qu’il espérait que l’électeur ne refuserait pas sa sanction.  La présence d’une grande partie de l’armée de Bonaparte dans les états de l’électeur, a peut-être été l’argument le plus persuasif pour arranger cette affaire.(9)

Le courrier turc n’est pas encore arrivé; mais il court ici depuis hier un bruit qui dit qu’à Constantinople il y a eu un changement considérable dans le ministère, que le parti russe a gagné le dessus.  Une armée russe est aussi entrée dans la Valachie.

Cet après midi, nous avons reçu la nouvelle désagréable qu’une affaire a eu lieu hier entre les Prussiens et les Français, et que le général Tauenzien a été repoussé avec quelque perte.(10)

(1) Monsieur le ministre de Suéde peut fort bien désirer la destruction de l’armée française en Dalmatie.  On ne conçoit cependant pas le délire qui lui fait souhaiter que la Porte soit envahie et détruite par la Russie.  S’il est dans ces sentimens, nous en sommes ? pour lui Sea liaisons à Vienne lui en imposent.  Le général Marmont a complètement battu les Russes et les Monténégrins; il les a repoussés jusques dans Castel-Nuovo, dont il a brûlé les faubourgs, et il a écrasé la garnison de Corfou, qui était débarquée dans l’intention de faire de grandes entreprises.  Ces grandes entreprises ont été la montagne en travail, comme tout ce qui vient de la Russie.

(2) Il y a bien de l’ignorance dans la lettre de ce ministre: quels progrès peut faire l’EMPEREUR dans la Dalmatie, lorsqu’ils est maître de tout ce pays et des États de Raguse?

(3) On reconnaît bien là la marche des ennemis de la France!  Avant la guerre, ils prétendent que la France n’a pas de troupes.  Quand ensuite la France a remporté des victoires, elles n’étaient dues, disent-ils, qu’à la supériorité de nombre: les Français étaient dix contre un.  Hommes incorrigibles et insensés, voulez-vous donc enfin voir s’écouler sans retour le trône de vos maîtres?

(4) En vérité, ce ministre de Suède a de singuliers raisonnemens!  Comment peut-il croire que, quand on est maître de Bologne et de Rimini, on ne peut pas faire passer des secours d’Italie à l’armée de Naples, et que l’on obligé d’en envoyer de Zara.  Et voilà les ministres que les cabinets tiennent auprès chargés des plus grands intérêts des nations!  Ils ne savent pas même la géographie.

(5) Comment le ministre de Suède connaîtrait-il le plan concerté entre le roi de Naples et son général?  les Français sont au fond de la Calabre.  Quatre-vingt-mille Français sont dans le royaume de Naples : toutes les armée ennemies qui y débarquront, y trouveront la défaite et la mort.

(6) Voilà de belles illusions!  il n’y a donc plus qu’à faire entrer quelques régimens de hussards, pour prendre possession de l’Italie.  Mais qui a dit ces belles choses au ministre de Suéde? voilà ce qu’il serait curieux de savoir.  Qu’on ouvre les archives des cabinets et les correspondences des ministres, on y trouvera toujours la même marche et le même langage, lorsqu’il s’agit de coalition.  Il faut plaindre les prince qui règlent leur politique sur de pareilles informations.

(7) Le pays de Venise est un pays fier d’être sorti de l’oppression.  Il obéit aux lois, sans avoir besoin de gendarmerie pour l’y contraindre.  M. le ministre suédois a bien peu de lumières et d’expérience, s’il pense, en effet, qu’il soit possible de cacher des événemens assez notables pour avoir une influence dans les affaires politiques du Monde.

(8) Vos voeux sont remplis, quelques efforts qu’ait faits la France pour empêcher la guerre avec la Prusse, ils ont été vains.  Comme puissance militaire, la Prusse n’existe plus; comme puissance  politique, elle est à la discrétion du vainqueur.  Seize cents hommes, qui forment la cinquième partie de vos armées suédoises, ont été pris.  Vos agens en Poméranie ont livré les bagages et les fuyards qui s’étaient réfugiés sous la protection de vos batteries.  Et c’est un Suédois qui parle, qui désire l’anéantissement de la France et de l’Empire ottoman, la gloire et la prospérité de la Russie, qui préfère un sentiment de haine irréfléchie aux intérèts les plus chers de sa patrie.

(9) Il est curieux de voir la tournure qu’on vent donner à l’accession de l’électeur de Wurtzbourg, à la confédération du Rhin.  Le traité été signé à Paris avant la guerre.  L’EMPEREUR, en donnant à ce prince le duché de Wurtzbourg, en l’admettant ensuite dans la confédération, a fait une acte d’affection personnelle et d’amitié pour le grand-duc.  Ce n’est certainement point par d’autres motifs qu’étant à Vienne, il a pu donner à un archiduc une possession aussi belle!  Cette ingratitude révolté.

(10) Puisque les premiers succès-des Français sont si désagréables à Ioyal Suédois, nous sommes fâchés de voir qu’il aura à passer des momens plus désagréables encore, en attendant que le sentiment des défaites de sa nation succède dans son coeur à l’impression des défaites des Prussiens.

 

 

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