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Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armee

Military Subjects: Battles & Campaigns

 

Eylau: Precis Des Travaux de la Grande Armée

La réponse de Tallyrand à la lettre de Fox de 21 avril 1806: 2 juin 1806.

Paris, le 2 juin 1806.

No. VIII. – Monsieur, j’ai mis sous les yeux de l’Empereur, la dernière lettre que V. Exc. m’a fait l’honneur de m’écrire.  Je ne puis que vous répéter, d’après ses ordres, qu’exiger de la France qu’elle traite avec vous sur le principe de votre alliance avec la Russie, c’est vouloir nous réduire à une forme de discussion forcée, et nous supposer dans un état d’abaissement où nous ne nous sommes jamais trouvés.  On ne doit jamais se flatter d’imposer à la France, ni des conditions de paix, ni un mode de négociations contraires aux usages.  L’exigence sur l’un ou l’autre cas de ces points, affecte également le caractère français, et je ne crains pas de dire que pour triompher à cet égard de toutes nos répugnances, ce ne serait pas trop qu’une armée anglaise eût envahi la Belgique et fût à la veille d’entrer en Picardie par les debouchés de la Somme.

Je dois encore vous répéter, M.,  que dans la vérité, S.M. desire la paix, et pourquoi n’ajouterais je pu ce que nous avons pu dire, ce que nous avons réclement dit à toutes les épouques où les négociations ont été rompues?  que la prolongation de la guerre, n’a jamais été prejudiciable à la grandeur française, et qu’en tems de paix, un grand Etat ne peut faire usage de ses forces que pour se maintenir et pour conserver telles qu’elles sont, ses relations avec ses voisins.

La France ne vous conteste pas le droit de choisir et de conserver vos amis; dans la guerre, elle n’a pas le choix de ses ennemis, et il faut bien qu’elle les combatte unis ou séparés, selon qu’il leur convient de se concerter pour accomplir leurs vues d’agression et de résistance, et de former des alliances si peu conformes à la véritable politque de leurs pays, que la première clause de ces alliances a toujours été de les tenir secrettes.

Parce que nous voulons suivre dans cette circonstance, la forme de négociation qui a été en usage dans tous les tems et dans tous les pays, vous en concluez que nous ne voulons pas que vous avez des liaisons sur le Continent.  Je ne pense pas que nous ayons jamais donné lieu à une telle induction.  Il ne dépend de nous d’empêcher aucun gouvernement de sé lier avec vous, et nous ne pouvons vouloir ni ce qui est injuste, ni ce qui est absurde; mais autre chose est que vous formiez des liaisons à votre choix, et autre chose que nous y concourrions et que nous vous aidions à les contracter.  Or, consentir à traiter sur les principes de vos alliances et les admettre dans la discussion des intérêts directs et immédiats qui nous divisent, c’est plus que les souffrir et les reconnaître, c’est en quelque sorte les consacrer, les cimenter et les garantir.  Je vous l’ai déjà observé, M., nous ne pouvons céder sur ce point, parce que le principe est pour nous.

Toutefois pour ne laisser lieu désormais à aucun malentendu, je crois de mon devoir de vous proposer 1o. de négocier dans les mêmes formes préliminaires qui furent adoptées sous le ministère de M. le marquis de Rockingham en 1782, formes qui ne furent pas si heureusement renouvellées renouvellées pour les négociations de Lille, mais qui eurent un plein succès dans la négociation qui précéda le traite d’Amiens; 2o. d’établir pour bases deux principes fondamentaux; le premier que je tire de votre lettre du 25 mars, savoir “que les deux États auront pour objet que la paix soit honorable pour eux et pour leurs alliés respectifs, en même-tems que cette paix sera de nature à assurer autant qu’ils le pourront, le repos futur de l’Europe.”  Le second principe sera une reconnaissance en faveur de l’une et de l’autre puissance de tout droit d’intervention et de garantie pour les affaires continentales, et pour les affaires maritimes.  Non-seulement S.M. ne répugne pas à faire un tel aveu, elle aime à l’ériger en principe, et en vous exposant ainsi ses véritables intentions; je crois vous avoir donné une preuve décisive de ses dispositions pacifiques.  S.M. se persuade en même tems qu’en prévenant pour toujours à cet égard tout sujets de plaintes, d’inquiétudes et de déclamations, elle a fait sur un point qui intéresse essentiellement le bien de l’humanité, son devoir d’homme et de souverain.

Ce serait, Monsieur, avec regret que je verrais finir une discussion qui a commencé sons de si bons présages.  J’aurais toutefois, en perdant une espérance qui m’est bien chère, la consolation de penser que tort de l’avoir fait évanouir ne saurait être imputé à la France, puisqu’elle ne demande et ne veut que ce qui est raisonnable et just.

Agréez, Monsieur, l’assurance de ma plus haute considération.  Signé, Ch. M. TALLEYRAND, prince de Bénévent.

 

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